L'histoire
Ema assiste à l'enterrement de Charlotte, une amie d’enfance qu’elle a un peu perdu de vue ces dernières années et qui vient de mettre fin à ses jours. Ema a bien du mal à croire à la thèse du suicide et se demande si Charlotte n’a pas plutôt été assassinée. En effet, Charlotte, qui était conseillère dans une société spécialisée en économie, travaillait sur un dossier sensible et avait visiblement l'intention de révéler des informations à la presse... Afin de percer ce mystère, Ema va solliciter l’aide de ses copines -les morues- ainsi que celle de Fred, le frère de son ex petit ami. Ce roman n’est pas pour autant traité comme un polar. Il s'agit plutôt d'une étude de la société d'aujourd'hui (Internet et les réseaux sociaux, la précarité de l'emploi, la vie en couple, etc.).
Mon avis
Ema assiste à l'enterrement de Charlotte, une amie d’enfance qu’elle a un peu perdu de vue ces dernières années et qui vient de mettre fin à ses jours. Ema a bien du mal à croire à la thèse du suicide et se demande si Charlotte n’a pas plutôt été assassinée. En effet, Charlotte, qui était conseillère dans une société spécialisée en économie, travaillait sur un dossier sensible et avait visiblement l'intention de révéler des informations à la presse... Afin de percer ce mystère, Ema va solliciter l’aide de ses copines -les morues- ainsi que celle de Fred, le frère de son ex petit ami. Ce roman n’est pas pour autant traité comme un polar. Il s'agit plutôt d'une étude de la société d'aujourd'hui (Internet et les réseaux sociaux, la précarité de l'emploi, la vie en couple, etc.).
Mon avis
J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman qui m’est
apparu comme très confus dans les premières pages. Il n’y a pas un thème mais
plusieurs, et ça part quand même un peu dans tous les sens. Par ailleurs, le
style de l’auteur, m’a un peu dérangée. Titiou Lecoq est capable de très bien écrire mais elle se "lâche" aussi beaucoup, ce qui fait qu'elle tombe assez vite dans le vulgaire. J’ai réussi malgré tout à passer outre et j’ai pris du plaisir à lire ce roman que j’ai trouvé plutôt distrayant.
Les personnages sont très attachants, surtout Ema, une morue au
caractère entier et Fred, un type brillant mais totalement immature. Et j’ai bien apprécié
la playlist à la fin de chaque chapitre. Et oui, comme les morues organisent des
soirées DJ, on a droit à une playlist de titres à découvrir ou
redécouvrir.
Mes citations préférées
"L'accès à l'information, c'est pas très compliqué. Le tout
c'est de faire l'effort de se renseigner."
"Il faut tenter des choses dans la vie. Sinon, c'est pas
vraiment la vie."
"Les frontières sont nécessaires, principalement pour le
plaisir de les transgresser."
"Dans chaque dimension, votre individu doit être tenu à
l’écart de vos autres émanations, sinon vous risquez de provoquer un
court-circuit temporel."
"Il faut cesser de voir le couple comme un espace où l’on
doit se sacrifier, sacrifier ses envies et ses libertés à la divinité du
couple."
Quelques extraits
"Sa copine était bien morte - sinon pourquoi tous ces gens
seraient réunis. Elle était morte et Ema eut l’impression très précise qu’avec
elle quinze ans de souvenirs avaient été anéantis. Tous ces souvenirs à
partager avec une morte. Avec personne. Ils seraient rétrospectivement ternis
par cette mort. Ce ne seraient plus des souvenirs mais des évocations teintées
de mélancolie, vagues et incolores."
"C’était vraiment trop compliqué et pénible ces relations de
couple. Par essence, ça ne pouvait pas être simple, léger et facile. Elle avait
beau lui avoir répété pendant des mois qu’ils n’étaient pas ensemble, « On
n’est pas ensemble, on n’est pas un couple, d’accord ? », une
inévitable régularité dans la fréquence des soirées passées ensemble
s’installait et s’ensuivait un cortège de problèmes affiliés à la notion de
couple."
"Pour les morues, il paraissait évident que les réflexes sexistes
dont on accusait les hommes, c’était d’abord chez les femmes qu’il fallait les
traquer. Tous ces automatismes, enfouis, larvés, fruits d’un long
conditionnement. Mais il était foutument plus difficile, car honteux, de se
reconnaître un comportement de femme soumise que de balancer aux hommes qu’ils
étaient des machos en puissance."
"Il ne se leurrait pas sur son intérêt pour la beauté
intérieure. Il savait pertinemment que, pour lui, le physique était essentiel.
D’ailleurs, c’était sûrement pour ça que toutes ses relations amoureuses
capotaient. Il ne choisissait pas les filles selon les bons critèress. Il
suffisait d’une paire de fesses rebondies pour qu’il tombe amoureux - ce qui,
il en avait bien conscience, ne constituait pas une base saine pour une
relation amoureuse."
"Elle vieillissait et les réussites personnelles qui auraient
dû compenser ce délabrement commençant n’étaient pas là. Elle ne pouvait rien
faire contre le passage du temps mais si son compte en banque avait été bien
fourni, si elle avait eu un boulot épanouissant, si… toutes ce réussites lui
auraient servi à compenser cette peur incontrôlable du vieillissement."
"Elle trouvait que Gabrielle avait un culot monstre de
remettre en doute son intégrité de Morue. Tout ça parce que madame sortait avec
un con alors que Blester était adoré par tout le monde. De la jalousie pure et
simple, corsée de mauvaise foi - c’était quand même pas à Ema que Gabrielle
allait apprendre comment vivre pleinement sa vie de Morue."
"Le ciel parisien était désespérement clair. Même en pleine
nuit, pas une étoile en vue. Un voile perpétuel était dressé au-dessus de leurs
têtes folles. Gabrielle était une ancienne pute, Alice était Nénuphar, Fred
était une star et Blester avait des larves dans le cerveau. Finalement, elle
était peut-être la plus équilibrée au milieu de ce bordel généralisé. Bordel
dont elle rirait certainement dans quelques années."
"Comment avait-elle pu espérer trouver enfin un équilibre que
personne n’avait été foutu d’acquérir depuis des millénaires. Pourtant, elle y
avait cru. Elle y avait cru à l’aide de théories mathématiques. « Si dans
toutes les relations, il y a un dominant et un dominé, il suffit que les deux
rôles s’inversent régulièrement pour que l’inégalité s’efface. » Mais non,
cette putain de vie à deux c’était le combat à mort de deux ego, cétait au
mieux une lutte perpétuelle, au pire une défaite perpétuelle d’un des deux. Un
bain de sang masqué par des sourires et des mots doux. Tout n’était que duel,
piques, chantage, viens, ne viens pas, occupe-toi de moi, oui, non, pas
maintenant, plus tard, je veux. La modernité et Freud avaient juste offert des
armes supplémentaires."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire