samedi 16 février 2013

La fille de l'hiver - Eowyn Ivey

<La fille de l'hiver - Eowyn Ivey>

L'histoire
L'histoire commence en 1920. Mabel et Jack ont décidé de quitter la Pennsylvanie pour s'installer en Alaska. Ils veulent oublier l'enfant qu'ils ont perdu et se reconstruire une nouvelle vie. Cette tragédie, au lieu de les rapprocher, les a éloignés l'un de l'autre. Pourtant, un soir d'hiver, emportés par une sorte d'euphorie, ils décident de faire un bonhomme de neige qui prend peu à peu les traits d'une petite fille. Le lendemain, le bonhomme de neige a fondu mais des traces de pas d'enfant partent en direction de la forêt. Et peu de temps après, une petite fille apparaît près de leur cabane. La fillette, une petite sauvageonne farouche et solitaire qu'ils vont devoir apprivoiser, va bouleverser leur vie. 

Mon avis 
Inspiré d'un conte russe, ce roman d'Eowyn Ivey, mélange avec une certaine habileté réalité et fiction, joie et mélancolie. L'histoire est racontée de manière simple, elle est rythmée par les saisons notamment l'hiver et le printemps. C'est avec passion que l'auteur décrit les paysages de l'Alaska qu'elle connaît bien puisqu'elle a grandi là-bas et y vit encore aujourd'hui. Les personnages sont vrais, leurs sentiments sont sincères. C'est un livre émouvant, plein de tendresse et de poésie qui procure une belle sensation de dépaysement et un doux moment de lecture.

Mes citations préférées
"L'âge venant, je me rends compte que la vie est souvent plus fantastique et plus cruelle que tout ce à quoi nous croyions enfants, et qu'il n'y a sans doute pas de mal à trouver de la magie parmi les arbres."

Quelques extraits
"Un renard roux fila au milieu des arbres abattus. Il disparut une minute et reparut plus près de la forêt, sa longue queue en panache flottant derrière lui à ras de terre. Puis il se figea. L'espace d'un instant, leurs regards se croisèrent, et là, dans les fentes de ses iris dorés, Jack contempla toute la sauvagerie de l'Alaska. A croire qu'il regardait la nature les yeux dans les yeux."
"L'enfant se tenait à quelques pas, tout près. Debout sur la neige, les bras le long du corps, l'ombre d'un sourire se dessinant sur ses lèvres pâles. De la fourrure blanche ourlait le bas de son manteau et le haut de ses bottes en cuir. Son visage s'encadrait dans le brun velouté d'une toque de martre, et elle portait l'écharpe et les moufles en tricot bleu de Mabel. Des pieds à la tête, elle était pailletée de cristal de glace, à croire qu'elle venait de traverser une tempête de neige ou une pluie d'étoiles."
"Le seul véritable désir qui la tenaillait, au fond, par-delà toute vanité, toute frivolité, c'était de la toucher, de caresser sa joue, de la tenir dans ses bras et de respirer son parfum de la montagne. Pourtant elle se contenait de recueillir ses sourires, et chaque matin, se postait à la fenêtre, en espérant qu'un jour viendrait où ses souhaits se réaliseraient."
"Mabel ne pouvait s'empêcher, chaque fois qu'elle pensait à l'enfant, de se rappeler le soir où ils l'avaient modelée dans la neige. Jack avait sculpté ses lèvres et ses yeux. Mabel lui avait donné des moufles et coloré la bouche en rouge. Cette nuit-là, une enfant leur était née, d'une poignée de glace et de neige, et de beaucoup d'amour."
"Il n'était pas du style à croire aux petites filles de contes de fées nées par magie d'une poignée de neige. N'empêche, Faïna était un être extraordinaire ; autant que les majestueuses chaînes de montagnes, la nature sauvage qui ne connaissait pas de limite, le ciel et la glace. Il était impossible de s'approcher trop près d'elle ou de deviner ses pensées. Ainsi en allait-il peut-être de tous les enfants."
"Au cours des six dernières années, les saisons avaient été pareilles à de grandes vagues qui leur amenaient, leur enlevaient, leur ramenaient leur enfant. Chaque printemps, Faïna partait pour la haute montagne où migrait le caribou et dont les crimes se couronnaient de neige éternelle. "
 
Ma note



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