L'action de ce roman,
écrit sous forme d'un huis-clos, se déroule chez Phillies, un bar
situé à Cape Code, dans le Massachusetts. Nous sommes au mois de
septembre. Ce dimanche soir, Louise attend Norman, son amant, qui
doit la rejoindre. Mais Norman tarde à venir... Dans cet endroit un
peu désert, la clientèle se fait rare et il n'y a que Ben, le
barman, pour tenir compagnie à Louise. C'est alors qu'arrive
Stephen, son ancien amant avec lequel elle a vécu un amour fusionnel
et qui l'a quitté cinq ans plus tôt pour une autre. Ces
retrouvailles inattendues vont inévitablement faire ressurgir des
souvenirs du passé et donner lieu à des échanges un peu
particuliers entre les anciens amants, l'essentiel de ces échanges
reposant sur des silences et des non-dits.
Attirée par la
couverture de ce roman, j'avais également été séduite par cette phrase de
présentation de l'auteur : « J'ai eu l'envie impérieuse de
raconter l'histoire de la femme à robe rouge, et des trois hommes
autour d'elle, et d'un café à Cape Cod ». Donner vie aux
personnages d'un tableau, qui plus est un tableau peint par Edward
Hopper, était une idée plutôt originale. Mais, l'intérêt suscité par la quatrième de couverture est vite retombé au
fur à mesure que j'ai avancé dans ma lecture...
Dans ce roman, c'est essentiellement la
narration qui m'a dérangée. Il n'y a que très peu de dialogues dans
chacun des chapitres, qui se succèdent avec beaucoup de monotonie car le
récit manque cruellement de rythme. Par ailleurs, après chaque dialogue, l'auteur
se livre à une analyse en profondeur des sentiments de chacun des
personnages, ce qui est vraiment pénible. C'est dommage car je suis persuadée que si cette histoire avait été racontée différemment, j'y aurai trouvé plus d'intérêt.
Citations
"Cette affirmation de soi,
c'est une chose qu'on porte sur soi, pour toute la vie, qui donne,
une fois pour toutes, une allure, une densité."
"Les traits de l'esprit,
en effet, sauvent quelquefois les situations les plus compromises."
"Si la beauté peut passer
ou lasser, si elle peut s'estomper ou finir par ennuyer, le charme,
en revanche, ça ne part jamais, c'est là, pour toujours, ça reste
intact."
Extraits
"Il est venu pour la voir.
C'est bien cela qu'elle doit comprendre. Il a fait le détour exprès
pour la voir. Il n'a pas téléphoné, pas envoyé une lettre au
préalable, il a juste pris sa voiture et il est venu, sans assurance
aucune, jusque chez Phillies, dans cet endroit situé à l'extrémité
d'un monde, où, un jour, on ne rencontrera plus que quelques
hurluberlus qui auront décidé de se précipiter du haut des
falaises. Il a fait le chemin pour elle."
"Oui, les femmes pleurent.
Les hommes aussi, parfois, moins, mais un peu quand même. Les êtres
pleurent quand ils sont blessés, quand ils ont mal, Norman. C’est
une histoire aussi vieille que l’humanité. C’est ce qui fait le
lien entre les générations depuis des siècles, les larmes. C’est
quelque chose qui se transmet, mieux que la parole peut-être. Les
larmes, c’est un langage. C’est aussi ce qui se ressembler les
gens, puisque les visages du chagrin sont un seul visage. C’est ce
qui rapproche les gens, qui invente entre eux une manière de
fraternité. On va vers celui qui pleure comme on ne va vers nul
autre. Avec les larmes aussi, on est au plus près de la vérité des
hommes."
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