mardi 6 novembre 2012

L'arrière-saison - Philippe Besson


L'action de ce roman, écrit sous forme d'un huis-clos, se déroule chez Phillies, un bar situé à Cape Code, dans le Massachusetts. Nous sommes au mois de septembre. Ce dimanche soir, Louise attend Norman, son amant, qui doit la rejoindre. Mais Norman tarde à venir... Dans cet endroit un peu désert, la clientèle se fait rare et il n'y a que Ben, le barman, pour tenir compagnie à Louise. C'est alors qu'arrive Stephen, son ancien amant avec lequel elle a vécu un amour fusionnel et qui l'a quitté cinq ans plus tôt pour une autre. Ces retrouvailles inattendues vont inévitablement faire ressurgir des souvenirs du passé et donner lieu à des échanges un peu particuliers entre les anciens amants, l'essentiel de ces échanges reposant sur des silences et des non-dits.
Attirée par la couverture de ce roman, j'avais également été séduite par cette phrase de présentation de l'auteur : « J'ai eu l'envie impérieuse de raconter l'histoire de la femme à robe rouge, et des trois hommes autour d'elle, et d'un café à Cape Cod ». Donner vie aux personnages d'un tableau, qui plus est un tableau peint par Edward Hopper, était une idée plutôt originale. Mais, l'intérêt suscité par la quatrième de couverture est vite retombé au fur à mesure que j'ai avancé dans ma lecture...
Dans ce roman, c'est essentiellement la narration qui m'a dérangée. Il n'y a que très peu de dialogues dans chacun des chapitres, qui se succèdent avec beaucoup de monotonie car le récit manque cruellement de rythme. Par ailleurs, après chaque dialogue, l'auteur se livre à une analyse en profondeur des sentiments de chacun des personnages, ce qui est vraiment pénible. C'est dommage car je suis persuadée que si cette histoire avait été racontée différemment, j'y aurai trouvé plus d'intérêt. 

Citations

"Cette affirmation de soi, c'est une chose qu'on porte sur soi, pour toute la vie, qui donne, une fois pour toutes, une allure, une densité."
"Les traits de l'esprit, en effet, sauvent quelquefois les situations les plus compromises."
"Si la beauté peut passer ou lasser, si elle peut s'estomper ou finir par ennuyer, le charme, en revanche, ça ne part jamais, c'est là, pour toujours, ça reste intact."

Extraits

"Il est venu pour la voir. C'est bien cela qu'elle doit comprendre. Il a fait le détour exprès pour la voir. Il n'a pas téléphoné, pas envoyé une lettre au préalable, il a juste pris sa voiture et il est venu, sans assurance aucune, jusque chez Phillies, dans cet endroit situé à l'extrémité d'un monde, où, un jour, on ne rencontrera plus que quelques hurluberlus qui auront décidé de se précipiter du haut des falaises. Il a fait le chemin pour elle."
"Oui, les femmes pleurent. Les hommes aussi, parfois, moins, mais un peu quand même. Les êtres pleurent quand ils sont blessés, quand ils ont mal, Norman. C’est une histoire aussi vieille que l’humanité. C’est ce qui fait le lien entre les générations depuis des siècles, les larmes. C’est quelque chose qui se transmet, mieux que la parole peut-être. Les larmes, c’est un langage. C’est aussi ce qui se ressembler les gens, puisque les visages du chagrin sont un seul visage. C’est ce qui rapproche les gens, qui invente entre eux une manière de fraternité. On va vers celui qui pleure comme on ne va vers nul autre. Avec les larmes aussi, on est au plus près de la vérité des hommes."

Ma note


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